InfinieBlancheur

Infinie Blancheur

Lundi 20 décembre 2010 à 18:50

Quelle est cette pièce ? D’une blancheur incomparable. Tout, absolument tout, était blanc. Le lit, le bureau jusqu’au stylo qui était à droite d’une feuille blanche posée au milieu de ce bureau. La lumière qui se voulait naturelle n’était qu’artificielle. Trop forte, elle était éblouissante en se reflétant sur ces murs blancs. Aucune fenêtre n’était visible. Que des murs. Aucune porte n’était accrochée à un de ces quatre murs. Cette salle ressemblait à une chambre isolée. Quelques livres de même taille se positionnaient, du plus épais au plus fin, sur une bibliothèque peinte en blanc, tout comme les livres avaient, eux aussi, des couvertures blanches. Tout, absolument tout, était blanc.

Après avoir fait cette analyse de la chambre, elle se frotta les yeux. Comme elle l’avait craint, elle ne rêvait pas. Mais que faisait-elle ici ? Elle… Qu’avait elle fait pour être ici ? Rien ne lui revenait. Une adolescente avec une vie tranquille, qui aimait faire la fête quand il le fallait. Elle venait d’avoir sa majorité. Elle se lève, regarde autours d’elle. Un calendrier ornait un des murs. 24 décembre 2010. C’était Noël. La dernière chose dont elle se rappelait datait d’une dizaine de jour.

Qu’est ce qui se passait dans sa tête ? Où étaient ses souvenirs ? Pourquoi était-elle là ?

 

« Y’a quelqu’un ? »

 

Sa parole résonnait en échos. S’asseyant en tailleur au milieu de la chambre, la tête dans les mains, elle essayait de retrouver sa mémoire. Rien n’y venait. Son dernier souvenir était la soirée de son dix-huitième anniversaire. Ses amis étaient là. Elle s’amusait et s’y sentait bien. Une des meilleures soirées qu’elle avait passée. Ses cadeaux étaient sur une table. Tous ses amis riaient, dansaient. Et elle les regardait, s’amusait avec eux. Les larmes montent en repensant à cette soirée.

Que c’était il passé depuis ce jour là ? Pourquoi était-elle là ?

Toutes ces questions qui tournaient dans sa tête lui donnaient la migraine. Elle se relevait. Cherchant désespérément un indice sur l’endroit où elle était. Rien. A part cette blancheur.

Les minutes passent. Scrutant la chambre. Elle s’était rassise sur son lit. Toujours en tailleurs. Ces minutes lui semblaient des heures. Se laissant tomber sur le lit. Les bras écartés, les jambes droites, telle une croix, sa main toucha une table de chevet, blanche elle aussi. Il devait bien y avoir des tiroirs, ça ne pouvait pas être juste un cube pour y poser une lampe. Lampe qui n’avait pas eu de place sur cette table, apparemment. Elle cherchait donc la moindre ouverture. Clic. Ce n’était pas un tiroir, mais une petite porte qui s’entrouvrait. Intriguée, elle s’asseyait au bord du lit, et ouvrit avec précaution cette porte. Il n’y avait qu’une feuille à l’intérieur. Elle se mit alors en tailleur, sur le sol, face à l’ouverture et prit la feuille. Deux mots étaient écrit au milieu de la feuille.

 

« Fait attention. »

Lundi 20 décembre 2010 à 18:57

 

Ces mots défilaient devant ses yeux. Elle s’en empreignait la moindre lettre, le moindre trait, le moindre tremblement qu’il y a dans ces traits. Elle reposa cette feuille dans le petit placard. Et le ferma. Elle se rasseyait sur le lit. En tailleur. Les mains sur ses genoux. Les yeux rivés sur cette porte.

Qui avait écrit ces mots ? Qui lui donnait un avertissement ? Pourquoi un avertissement ? De qui devait elle faire attention ?

Il n’y avait personne avec elle. Son cœur battait plus fort que la normale depuis qu’elle avait lu ces mots. Ses mains tremblaient. Elle avait peur. Ne sachant pas où elle était, ni même qui l’avait emmené ici. Elle se sentait seule. Les jambes recroqueviller contre elle, la tête sur les genoux. Elle regardait le mur face à elle. Mur blanc.

 

« Qu’est ce que je fais ici ? » murmura-t-elle.

 

Encore une fois, ses paroles ne firent rien. Personne n’apparu, aucune réponse parvint jusqu’à ses oreilles. Elle était destinée à rester seule ici. La fatigue prit de l’emprise sur l’ennuie, elle se laissa tomber sur le lit et s’endormit.

Un froissement de drap. Quelqu’un était assit au pied de son lit. Qui était-ce ? Elle n’osait pas ouvrir l’œil. « Fait attention. » Ces mots résonnaient dans sa tête. Etait-ce de cette personne qui fallait qu’elle se méfie ? Ou bien était ce la personne qui avait écrit ces mots ? Son cœur s’était emballé.

 

« Ne t’en fais pas, je ne te veux pas de mal, » prononça cette mystérieuse personne.

 

Une voix d’homme. Comment avait-il pu savoir qu’elle était réveillée ? Elle avait pris la précaution de ne pas bouger, et pourtant… Elle ouvrit alors les yeux. Se redressa. Elle regarda avec insistance cet homme. Brun, les cheveux courts, il semblait avoir les yeux marrons, couleur noisette. Son cœur s’accéléra de nouveau. Les joues rougies, elle baissa la tête.

Qui est-il ? Pourquoi rougissait-elle en le regardant ?

 

« Tu n’as pas à avoir peur, » émit la voix grave de cet homme.

 

Il s’approcha d’elle. N’ayant toujours pas confiance, elle  se recroquevilla sur elle, dos au mur, le drap l’entourant comme une sorte de bouclier. Elle osa un second regard vers cet homme. Plus insistant cette fois ci. Les bras découverts elle y remarqua un tatouage sur son épaule gauche. Ses bras, musclés, étaient imposants. Mais, dans ses yeux, il semblait avoir quelque chose de rassurant. C’était peut être de lui que venait l’avertissement. Elle entrouvrit les lèvres comme pour lui parlé de cet avertissement, mais se rétracta.

Et si c’était de lui qu’il fallait se méfier ?

Il semble pourtant ne vouloir que son bien. Elle était perdue dans ses pensées. Il l’observait, silencieusement. Il posa sa main sur ses pieds. Une main qui se voulait rassurante. A ce contact, malgré le drap qui séparait leurs peaux, elle eut un léger sursaut suivit de frissons. Par reflex, elle rapprocha son pied d’elle.

 

« Tu n’as vraiment pas de quoi avoir peur, je ne te veux pas de mal, » répéta l’homme.

« Qui… » Elle hésita quelques instants. « Qui êtes vous ? Et… C’est quoi cet endroit ? »

« Je ne peux pas te dire où nous sommes, ni pourquoi tu es ici »

« Qui êtes vous alors ? »

« Christopher. Du moins, tu peux m’appeler comme ça, » dit il avec un sourire en coin. « Et arrête de me vouvoyer »

« D’accord… Christopher… »

« Et toi, c’est Delilah ? »

« Oui, » répondit elle avec hésitation.

 

Il connaissait son nom. Il savait peut être au chose sur elle. Mais comment savait-il tout ça ? Elle n’osait plus le regarder. Les yeux rivés sur le drap, elle voyait la main de Christopher, toujours près d’elle.

 

« Je reviendrai plus tard, je t’ai apporté un verre d’eau »

« J’ai… Faim, » dit elle en relevant la tête

« Je t’apporterai ça la prochaine fois. Bois pour l’instant. »

 

Delilah l’écouta, prit le verre et le bu. A peine le verre fini que sa vision devenait floue. Christopher lui prit le verre pour le reposer sur la table de chevet.

 

« Qu’est ce qui m’arrive ? J’ai… »

 

Elle ne pu en dire plus, et s’évanouit. Christopher l’allongea comme il pu, l’embrassa sur le front et parti en reprenant le verre vide.

Lorsqu’elle se réveilla, rien ne pouvait lui révéler si ce n’était qu’un rêve ou si ce Christopher était réel. Elle se leva et chercha le moindre indice. Mais rien n’était là pour prouvé que cela n’avait pas été un rêve. D’ailleurs, s’il existait vraiment, comment avait il pu entrer ou sortir ? C’était un rêve. Un rêve qu’elle aurait aimé qu’il soit vrai. Elle n’aurait pas été seule dans cette chambre et ce Christopher lui avait semblé sympathique. Assise sur la chaise du bureau, la feuille qui était dessus l’appelait. Elle prit le stylo. Elle commençait à écrire lorsqu’elle vit qu’il y avait quelque chose écrit au dos de la feuille. Elle la retourna et lu la phrase écrite.

 

« C’est n’est pas un rêve, c’est une réalité. »

 

Etait-ce par rapport à Christopher ? Elle l’espérait. Mais qui était-il ? Elle ne savait rien de lui à part son nom. Christopher… Sa voix résonnait dans sa tête. Son cœur s’emballait. Elle n’était pas seule. Un sourire aux lèvres, elle se rappelait de sa réaction face à Christopher. L’avertissement qu’elle avait eu n’était sûrement pas pour lui, il lui avait semblé trop tendre pour être dangereux. Il avait dit qu’il reviendrait, elle espérait le revoir vite. Elle trépignait de joie, à présent. Faisant le tour de la chambre, elle trouva, sur la bibliothèque, un ipod. Prise de curiosité, elle le prit, mis les écouteurs et l’alluma. Qu’une seule chanson était enregistrée. Le titre ne lui disait rien, ni même l’artiste. Intriguée, elle mit la chanson en route.

 

« My whole life waiting for the right time »

 

Les premières paroles lui revenaient en mémoire. Un flash. Sa soirée d’anniversaire. Il était là. Christopher était là. Elle le connaissait. Mais rien ne lui revenait. Les larmes aux yeux, elle s’asseyait au centre de la chambre.

Qui était-il ? Pourquoi il était présent à cette soirée là ? Pourquoi ne s’en rappelait elle pas ?

Cette chanson tournait en boucle. Elle ne savait pas pourquoi elle lui rappelait sa soirée. Peut être l’avait elle entendu à ce moment là. Elle essaya de chercher. Cette soirée. Elle était avec ses amis les plus proches, les plus précieux à son cœur alors pourquoi avait il était là ? Etait-ce un ami qu’elle aurait oublié ? Impossible. Elle n’aurait pas pu l’oublier. Lui qui lui avait procurer des frissons rien qu’en la touchant à travers un drap.

 

« C’est pitoyable. »

 

Un petit rire suivit, elle ne savait plus comment se comporter face à cette situation. Les larmes coulaient. Elle voulait avoir des réponses à toutes ses questions.

Qui avait mis cet ipod sur la bibliothèque ? Pourquoi y avoir mis seulement une chanson ?

Des questions, toujours des questions. Mais où était-elle ?

 

« Christopher ! » l’appela-t-elle. « Je sais que tu m’entends ! »

 

Son écho résonna. Et aucune réponse suivit. Les larmes coulaient toujours, elle ne pouvait pas les arrêter. Et cette chanson qui tournait toujours en boucle dans ses oreilles. Pris de colère, elle jeta le ipod de l’autre coté de la chambre.

Pourquoi était-elle là ? Pourquoi connaissait-elle Christopher ? Pourquoi ne se rappelle-t-elle pas de lui ? Pourquoi ne lui répondait-il pas ? Tant de pourquoi pour aucune réponse.

 

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